La tête dans les nuages? Ne conduisez jamais sous l’influence du cannabis – Semaine nationale de la sécurité routière

La conduite sous l’effet du cannabis représente un enjeu de plus en plus préoccupant au Canada, notamment depuis la légalisation de son usage récréatif. L’idée fausse que le cannabis nuit moins aux capacités de conduite que l’alcool peut avoir des conséquences graves, allant jusqu’à des accidents mortels.

La Semaine nationale de la sécurité routière aura lieu du 1er au 7 décembre. Le Conseil canadien de la sécurité, l’Insurance Brokers Association of Manitoba (IBAM) et la Société d’assurance publique du Manitoba (SAPM) unissent leurs voix pour sensibiliser aux dangers de la conduite sous influence du cannabis.

« Conduire sous l’influence du cannabis constitue un grave danger pour la sécurité routière », a déclaré Gareth Jones, président et chef de la direction du Conseil canadien de la sécurité. Cela altère votre capacité à réagir et à prendre de bonnes décisions, et les conséquences peuvent être dévastatrices. À l’occasion de la Semaine nationale de la sécurité routière, nous invitons tous les Canadiens à prendre conscience qu’aucune forme de conduite avec facultés affaiblies, qu’elle soit liée à l’alcool ou à la drogue, n’est acceptable.

Statistiques

D’après le gouvernement du Canada, conduire sous l’effet du cannabis demeure une cause majeure d’accidents de la route. Selon un rapport publié en 2023 par Sécurité publique Canada, 23,3 % des consommateurs de cannabis au Canada ont reconnu avoir pris le volant dans les deux heures suivant leur consommation.

Selon la Traffic Injury Research Foundation, entre 2018 et 2020, près de la moitié des 4 976 conducteurs blessés admis dans 15 centres de traumatologie avaient consommé au moins une substance altérant leurs facultés. Le cannabis était en tête : le tétrahydrocannabinol (THC), le composé psychoactif présent dans le cannabis, a été détecté chez près de 20 % des conducteurs.

Effets de l’altération des capacités due au cannabis

Le cannabis perturbe les capacités motrices, le temps de réaction et la prise de décision, des fonctions cruciales pour assurer une conduite en toute sécurité. Il perturbe également les fonctions cognitives essentielles à la conduite, comme la coordination et la perception. Le THC modifie le traitement de l’information par le cerveau, ce qui perturbe la concentration du conducteur, sa capacité à prendre des décisions rapides et sa réactivité face aux changements sur la route.

L’un des dangers les plus graves de la conduite sous l’influence du cannabis est la réduction du temps de réaction, ce qui rend le conducteur moins apte à faire face aux risques imprévus, comme une voiture qui freine soudainement ou un piéton qui traverse la route.

Ce problème est d’autant plus grave dans des situations nécessitant des décisions rapides, comme éviter une collision ou réagir promptement à des changements sur la route. L’altération de la coordination motrice, un autre effet du cannabis, augmente le risque de perdre la maîtrise du véhicule ou de dévier de sa trajectoire.

« Conduire sous l’effet de drogues ou d’alcool altère vos facultés de conduite et présente un risque majeur », a souligné Alexa Loewen, directrice des opérations et du marketing de l’IBAM. « Les conséquences sont trop sérieuses – décès, blessures, dommages matériels, amendes et condamnations, pour n’en citer que quelques-unes. La prise de conscience des dangers garantit à chacun de pouvoir rentrer chez soi sain et sauf. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Votre assurance automobile pourrait ne pas couvrir certains frais, et les primes de tous seront ajustées à la hausse.

Un faux sentiment de sécurité.

Les automobilistes qui conduisent sous l’effet du cannabis ne réalisent pas à quel point leurs capacités sont diminuées : c’est là le plus grand danger. Alors que les effets de l’alcool sont plus évidents, les consommateurs de cannabis, se sentant détendus ou concentrés, peuvent sous-estimer l’altération de leurs facultés et éprouver un faux sentiment de sécurité au volant.

Des études montrent que même de petites quantités de cannabis peuvent altérer considérablement les performances de conduite. La drogue perturbe des fonctions cognitives cruciales pour la conduite, comme la mémoire, l’attention et la capacité à accomplir plusieurs tâches à la fois.

Conséquences légales

En vertu du Code criminel du Canada, les conducteurs peuvent être soumis à des tests de dépistage salivaire ou de sobriété standardisés pour détecter l’altération due au cannabis. Les peines pour conduite avec facultés affaiblies par le cannabis peuvent comprendre des amendes ou des peines de prison, en fonction de la gravité de l’infraction et du statut de récidive.

Les conducteurs du Manitoba reconnus coupables de conduite sous l’influence du cannabis peuvent encourir des conséquences juridiques graves. Les contrevenants qui en sont à leur première infraction peuvent se voir infliger une amende de 1 000 $ et une interdiction de conduire pour une période maximale d’un an. Les récidivistes encourent des peines plus sévères, telles que des interdictions de conduire prolongées et possiblement des peines de prison. D’après les dernières données de la SAPM, 8 % des conducteurs ont été testés positifs à au moins une drogue en 2022, dont 61 % pour le cannabis.

« Il est essentiel de collaborer pour empêcher les conducteurs avec facultés affaiblies de prendre le volant au Manitoba », a déclaré Satvir Jatana, présidente-directrice générale de la Société d’assurance publique du Manitoba. « Les amendes et sanctions existent pour dissuader les comportements dangereux, mais au final, la décision revient à chacun. Un mauvais choix au volant met en péril non seulement votre vie, mais aussi celle des autres conducteurs et piétons. Prenez la décision responsable de ne jamais conduire avec les facultés affaiblies. »

Le message est clair : conduire sous l’influence du cannabis n’est jamais sécuritaire. Les conséquences – tant en matière de sécurité routière que de répercussions légales – sont trop graves pour être ignorées. Une éducation soutenue et l’application stricte de la loi sont essentielles pour diminuer la conduite sous l’influence du cannabis et garantir la sécurité de nos routes.

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